Les Inhibiteurs de l’Aromatase en Pédiatrie
L’aromatase est un cytochrome P450 permettant la transformation d’androgènes en estrogènes, divers tissus l’expriment (tissu adipeux, SNC,foie, muscles, os, peau, fibres musculaires lisses, gonades). Les inhibiteurs de l’aromatase (IA) sont étudiés depuis plusieurs d’années dans certaines pathologies pédiatriques mais les rapports bénéfices risques restent à démontrer.Hero a étudié des garçons suivis pour ISS ou retard pubertaire (letrozole vs placebo) : peu d’effet sur les taux de testostérone, augmentation de ceux de LH et FSH, diminution de la vitesse de croissance avec diminution des IgF1 mais amélioration au final de la taille adulte en raison de la non progression de l’AO, pas de prise de poids mais amelioration des HDL et de l’insulinosensibilité ; quant à l’os : diminution du turn over, augmentation de l’épaisseur de l’os cortical , évolution en deux phases de la masse osseuse globale (augmentation initiale puis diminution) mais pas de différence significative en DEXA (pQCT non étudiée) ; attention existence d’anomalies structurelles des corps vertébraux au long court à l’IRM (risque de scoliose ???) ; pas de troubles cognitifs, pas de déficit de la spermatogénèse contrairement à ce qui est observé chez des souris invalidées pour l’aromatase ou chez des singes traités par IA.
Les indications des IA restent (1) valides pour les pathologies suivantes : testotoxicose, Syndrome de Peutz Jegger, syndrome d’aromatase en excès, Mac Cune Albright (efficacité supérieure des troisièmes générations) mais dans cette pathologie l’utilisation des antagonistes des récepteurs aux estrogènes commence à montrer son utilité en association avec les IA ; (2) très discutées en raison de données insuffisantes pour les hyperplasies congénitales des surrénales voire les petites tailles constitutionnelles ; (3) totalement inutiles dans les gynecomasties.
En résumé, l’utilisation des IA en pathologie pédiatrique doit rester du domaine de la recherche clinique et très encadrée avec un suivi précis. La « safety » n’est pas à ce jour démontrée.
Auteurs à lire sur ce sujet : Hero, Mauras, Lescher, Merke, Speiser, Plourde, Wickman, Lumbroso.
Anne Lienhardt , CHU Iimoges
L’aromatase est un cytochrome P450 permettant la transformation d’androgènes en estrogènes, divers tissus l’expriment (tissu adipeux, SNC,foie, muscles, os, peau, fibres musculaires lisses, gonades). Les inhibiteurs de l’aromatase (IA) sont étudiés depuis plusieurs d’années dans certaines pathologies pédiatriques mais les rapports bénéfices risques restent à démontrer.Hero a étudié des garçons suivis pour ISS ou retard pubertaire (letrozole vs placebo) : peu d’effet sur les taux de testostérone, augmentation de ceux de LH et FSH, diminution de la vitesse de croissance avec diminution des IgF1 mais amélioration au final de la taille adulte en raison de la non progression de l’AO, pas de prise de poids mais amelioration des HDL et de l’insulinosensibilité ; quant à l’os : diminution du turn over, augmentation de l’épaisseur de l’os cortical , évolution en deux phases de la masse osseuse globale (augmentation initiale puis diminution) mais pas de différence significative en DEXA (pQCT non étudiée) ; attention existence d’anomalies structurelles des corps vertébraux au long court à l’IRM (risque de scoliose ???) ; pas de troubles cognitifs, pas de déficit de la spermatogénèse contrairement à ce qui est observé chez des souris invalidées pour l’aromatase ou chez des singes traités par IA.
Les indications des IA restent (1) valides pour les pathologies suivantes : testotoxicose, Syndrome de Peutz Jegger, syndrome d’aromatase en excès, Mac Cune Albright (efficacité supérieure des troisièmes générations) mais dans cette pathologie l’utilisation des antagonistes des récepteurs aux estrogènes commence à montrer son utilité en association avec les IA ; (2) très discutées en raison de données insuffisantes pour les hyperplasies congénitales des surrénales voire les petites tailles constitutionnelles ; (3) totalement inutiles dans les gynecomasties.
En résumé, l’utilisation des IA en pathologie pédiatrique doit rester du domaine de la recherche clinique et très encadrée avec un suivi précis. La « safety » n’est pas à ce jour démontrée.
Auteurs à lire sur ce sujet : Hero, Mauras, Lescher, Merke, Speiser, Plourde, Wickman, Lumbroso.
Anne Lienhardt , CHU Iimoges