I. DEFINITION
La mucite est caractérisée par la destruction plus ou moins complète des épithéliums de recouvrement pouvant être responsable de complications graves.
A. Délai d’apparition :
Environ 1 semaine après la dernière chimiothérapie.
Concomitante à la survenue de la neutropénie.
B. Description et grades OMS :
Atteinte préférentielle de la face interne des lèvres, des joues, du palais et de la face ventrale de la langue.
Sémiologie :
Formes hautes :
- Douleurs
- Hyper Salivation
- Dysphagie pouvant aller jusqu’à une impossibilité d’alimentation
- Dysphonie
- Obstruction des voies aériennes dans les formes très hémorragiques
Formes diffuses :
- Diarrhée profuse
- Fissures anales
Grades OMS :
Grade 1 : érythème et muqueuses sèches + alimentation normale.
Grade 2 : vésicules, ulcérations minimes et érythème + peut absorber des aliments solides.
Grade 3 : ulcérations + dysphagie et ne peut absorber que des aliments liquides.
Grade 4 : nécrose et mucite diffuses + ne peut s’alimenter.
II. COMPLICATIONS
1- Syndrome algique majeur.
2- Surinfections par des bactéries, Candida ou par le virus herpès simplex.
3- Dénutrition.
4- Troubles électrolytiques en cas de diarrhée importante.
III. FACTEURS FAVORISANTS
A. Le type de médicament anticancéreux :
La toxicité est fonction des drogues utilisées, leur posologie, leur durée de perfusion et leur association.
Liste des chimiothérapies conventionnelles potentiellement toxiques sur les muqueuses :
Cytarabine
Chlorétamine
Etoposide
Méthotrexate
Vincristine
Doxorubicine
Daunorubicine
Idarubicine
Mercaptopurine
Vinblastine
Busulfan
Melphalan
Cyclophosphamide
Epirubicine
Melphalan…
Ce sont essentiellement les protocoles de prise en charge des lymphomes de Burkitt, des LAL AR2 ou VHR et des sarcomes.
L’incidence de la toxicité sur la muqueuse buccale de la plupart des conditionnements pour greffe de moelle ou cellules souches périphériques est de 90%.
B. Le type de maladie maligne :
Les patients atteints d’hémopathies malignes sont 3 fois plus sujets aux mucites que les patients présentant des tumeurs solides.
C. L’âge :
Les sujets jeunes sont particulièrement exposés aux mucites.
D. L’état bucco-dentaire.
E. L’association avec une radiothérapie.
F. Sérologie HSV1 (IgG positifs) : réactivation possible.
IV. TRAITEMENT
A. Préventif
Il n’y a pas de traitement curatif des mucites mais une prophylaxie de leurs complications à faire :
Maintenir un état nutritionnel satisfaisant des patients.
Soins bucco-dentaires avant toute chimiothérapie et brossage des dents après chaque repas avec une brosse souple.
Eviter les surinfections :
Soins de bouche prophylactiques 3 à 4 fois par jour après les repas par une solution magistrale : à conserver 3 jours à l’abri de la lumière.
- Pour les moins de 6 ans : BiNa 1.4% 375 ml + 1 flacon de MYCOSTATINE®
- Pour les plus de 6 ans : Bina 1.4% 300 ml + 1 flacon de MYCOSTATINE® + 75 ml d’ELUDRIL®
Prophylaxie herpés simplex virus cf suivi des enfants sous chimiothérapie
B. Curatif
La prise en charge des mucites reste actuellement essentiellement symptomatique :
1. Traitement énergique de la douleur
Où les morphiniques ont d’emblée leur place.
a) MUCITES GRADE II
<20kg: Sirop de Morphine ou ORAMORPH® gttes
(10mg/5ml, 100mg/5ml, 20mg/ml et 30 mg/5ml)
1mg/kg/j répartis en 6 prises, avant repas et/ou soins de bouche
>20kg: Morphine LP+LI
Skénan LP®10,30,60,100 et 200 mg: 0.5 mg/kg/j en 2 prises
Actiskénan® 5,10 et 20mg: 0.5 mg/kg/j en 6 prises, si EVA>3/10
NB: si + de 4 interdoses/j, monter la dose LP de 50%
b) MUCITES GRADE IV
Analgésie auto contrôlée Morphine
Traitement d’attaque:1mg/kg/j
- 0.5mg/kg/j en débit continu
- 0.5mg/kg/j en bolus
c) CO ANALGESIE
- Paracétamol si possible (Ǿ aplasie)
- RIVOTRIL® (0.1mg/goutte), solution buvable 2.5 mg/ml, a débuter 24h après la morphine
De 0.05 à 0.1mg/kg/j en fonction de la tolérance et en 3 prises.
- La Kétamine® sera discutée au cas par cas
2. Prise en charge nutritionnelle.
3. Bains de bouche avec la solution magistrale type « potion Saint Louis » sans adjonction de Xylocaïne en raison des risques de fausse route.
4. Traitement de toute surinfection.
REFERENCES :
Toutes les références peuvent être retrouvées dans les revues générales, seules les quelques références indispensables seront citées :
1- RIBRAG V. Principaux effets secondaires des chimiothérapies. Le livre de l’interne en hématologie : chapitre7 p 330-357. Médecine-Sciences 1997. Flammarion.
2- DE VITA V., HELLMAN S., ROSENBERG S.A. Cancer principles and practice in oncology. 2nd edition, Philadelphia, J.B. Lippincott, 1985,2344 pages.
3- DROZ J.-P., CVITKOVIC E., ARMAND J.-P., KHOURY S. Handbook of chemoterapy in clinical oncology. Paris, FI.I.S.,1988,409 pages.
4- PINEDO H.M., LONGO D.L., CHABNER B.A. Cancer chemotherapy and biological response modifiers, Annual 16, New York, Elsevier, 1995, 686 pages.
La mucite est caractérisée par la destruction plus ou moins complète des épithéliums de recouvrement pouvant être responsable de complications graves.
A. Délai d’apparition :
Environ 1 semaine après la dernière chimiothérapie.
Concomitante à la survenue de la neutropénie.
B. Description et grades OMS :
Atteinte préférentielle de la face interne des lèvres, des joues, du palais et de la face ventrale de la langue.
Sémiologie :
Formes hautes :
- Douleurs
- Hyper Salivation
- Dysphagie pouvant aller jusqu’à une impossibilité d’alimentation
- Dysphonie
- Obstruction des voies aériennes dans les formes très hémorragiques
Formes diffuses :
- Diarrhée profuse
- Fissures anales
Grades OMS :
Grade 1 : érythème et muqueuses sèches + alimentation normale.
Grade 2 : vésicules, ulcérations minimes et érythème + peut absorber des aliments solides.
Grade 3 : ulcérations + dysphagie et ne peut absorber que des aliments liquides.
Grade 4 : nécrose et mucite diffuses + ne peut s’alimenter.
II. COMPLICATIONS
1- Syndrome algique majeur.
2- Surinfections par des bactéries, Candida ou par le virus herpès simplex.
3- Dénutrition.
4- Troubles électrolytiques en cas de diarrhée importante.
III. FACTEURS FAVORISANTS
A. Le type de médicament anticancéreux :
La toxicité est fonction des drogues utilisées, leur posologie, leur durée de perfusion et leur association.
Liste des chimiothérapies conventionnelles potentiellement toxiques sur les muqueuses :
Cytarabine
Chlorétamine
Etoposide
Méthotrexate
Vincristine
Doxorubicine
Daunorubicine
Idarubicine
Mercaptopurine
Vinblastine
Busulfan
Melphalan
Cyclophosphamide
Epirubicine
Melphalan…
Ce sont essentiellement les protocoles de prise en charge des lymphomes de Burkitt, des LAL AR2 ou VHR et des sarcomes.
L’incidence de la toxicité sur la muqueuse buccale de la plupart des conditionnements pour greffe de moelle ou cellules souches périphériques est de 90%.
B. Le type de maladie maligne :
Les patients atteints d’hémopathies malignes sont 3 fois plus sujets aux mucites que les patients présentant des tumeurs solides.
C. L’âge :
Les sujets jeunes sont particulièrement exposés aux mucites.
D. L’état bucco-dentaire.
E. L’association avec une radiothérapie.
F. Sérologie HSV1 (IgG positifs) : réactivation possible.
IV. TRAITEMENT
A. Préventif
Il n’y a pas de traitement curatif des mucites mais une prophylaxie de leurs complications à faire :
Maintenir un état nutritionnel satisfaisant des patients.
Soins bucco-dentaires avant toute chimiothérapie et brossage des dents après chaque repas avec une brosse souple.
Eviter les surinfections :
Soins de bouche prophylactiques 3 à 4 fois par jour après les repas par une solution magistrale : à conserver 3 jours à l’abri de la lumière.
- Pour les moins de 6 ans : BiNa 1.4% 375 ml + 1 flacon de MYCOSTATINE®
- Pour les plus de 6 ans : Bina 1.4% 300 ml + 1 flacon de MYCOSTATINE® + 75 ml d’ELUDRIL®
Prophylaxie herpés simplex virus cf suivi des enfants sous chimiothérapie
B. Curatif
La prise en charge des mucites reste actuellement essentiellement symptomatique :
1. Traitement énergique de la douleur
Où les morphiniques ont d’emblée leur place.
a) MUCITES GRADE II
<20kg: Sirop de Morphine ou ORAMORPH® gttes
(10mg/5ml, 100mg/5ml, 20mg/ml et 30 mg/5ml)
1mg/kg/j répartis en 6 prises, avant repas et/ou soins de bouche
>20kg: Morphine LP+LI
Skénan LP®10,30,60,100 et 200 mg: 0.5 mg/kg/j en 2 prises
Actiskénan® 5,10 et 20mg: 0.5 mg/kg/j en 6 prises, si EVA>3/10
NB: si + de 4 interdoses/j, monter la dose LP de 50%
b) MUCITES GRADE IV
Analgésie auto contrôlée Morphine
Traitement d’attaque:1mg/kg/j
- 0.5mg/kg/j en débit continu
- 0.5mg/kg/j en bolus
c) CO ANALGESIE
- Paracétamol si possible (Ǿ aplasie)
- RIVOTRIL® (0.1mg/goutte), solution buvable 2.5 mg/ml, a débuter 24h après la morphine
De 0.05 à 0.1mg/kg/j en fonction de la tolérance et en 3 prises.
- La Kétamine® sera discutée au cas par cas
2. Prise en charge nutritionnelle.
3. Bains de bouche avec la solution magistrale type « potion Saint Louis » sans adjonction de Xylocaïne en raison des risques de fausse route.
4. Traitement de toute surinfection.
REFERENCES :
Toutes les références peuvent être retrouvées dans les revues générales, seules les quelques références indispensables seront citées :
1- RIBRAG V. Principaux effets secondaires des chimiothérapies. Le livre de l’interne en hématologie : chapitre7 p 330-357. Médecine-Sciences 1997. Flammarion.
2- DE VITA V., HELLMAN S., ROSENBERG S.A. Cancer principles and practice in oncology. 2nd edition, Philadelphia, J.B. Lippincott, 1985,2344 pages.
3- DROZ J.-P., CVITKOVIC E., ARMAND J.-P., KHOURY S. Handbook of chemoterapy in clinical oncology. Paris, FI.I.S.,1988,409 pages.
4- PINEDO H.M., LONGO D.L., CHABNER B.A. Cancer chemotherapy and biological response modifiers, Annual 16, New York, Elsevier, 1995, 686 pages.