Une série de 74 rechutes de lymphomes anaplasiques survenues après un traitement de type BFM est publiée ce mois-ci dans JCO. Il s’agit d’enfants traités initialement par les protocoles NHL-BFM 86 (3), NHL-BFM 90 (25), NHL-BFM 95 (30) et ALCL 99 (16) entre avril 1990 et 2003 en Autriche Allemagne et Suisse. Le traitement de rechute comportait une chimiothérapie d’induction qui a varié au cours du temps, mais à partir de 1995 il reposait sur des cures de type CC (dexaméthasone, vindésine, cytarabine à forte dose, étoposide, injection intrathécale), AA (dexaméthasone, vincristine, méthotrexate à forte dose, ifosfamide, cytarabine , étoposide et injection intrathécale)et BB (dexaméthasone, vincristine, méthotrexate à forte dose, cyclophosphamide, doxorubicine et injection intrathécale) suivie d’une autogreffe de cellules souche avec un conditionnement comportant une irradiation corporelle totale, de l’étoposide et du cyclophosphamide.
La réponse à la chimiothérapie initiale montre 18% de progression sous traitement (sur 54 patients pour lesquels cette information est disponible. Pour les 36 patients traités initialement par une cure de CC suivi par un schéma de type BFM (AA, BB, CC), 6 ont progressé après les premières lignes de chimiothérapie et sont décédés de leur maladie. Avec un suivi médian de 8,4 ans la probabilité de survie globale est de 57% ± 6%. Les auteurs analysent ensuite les résultats en fonction du traitement réellement reçu par les patients et de la réalisation de l’autogreffe ou d’une allogreffe. Parmi les 19 patients traités sans autogreffe, 18 sont décédés (dont 3 traités en soins palliatifs et 10 progressions sous traitement). Seize patients ont été traités par allogreffe (7 progressions en cours de traitement de première ligne, 3 transplantations avec une maladie active et 10 histologies inhabituelles) et 5 sont décédés (2 après rechute et 3 de toxicité). Trente-neuf patients ont reçu une autogreffe parmi lesquels 2 sont décédés de toxicité, et 16 ont à nouveau rechuté (dont 9 ont pu être traités efficacement par une allogreffe). L’EFS et l’OS des patients traités par autogreffe sont respectivement de 59% et 77%.
Les facteurs pronostics de ces rechutes, identifiés dans cette série, sont le moment de la rechute (plus mauvais pronostic des patients réfractaires et des rechutes avant 1 an d’arrêt de traitement), l’envahissement médullaire ou neuroméningé à la rechute ainsi que la positivité du CD3. Cette dernière information est cependant à manipuler avec précaution en raison du petit nombre de patients et des progrès de la biologie au cours de ces années qui rendent ce groupe de malades assez hétérogène. Cependant, dans cette cohorte seulement 1 patient sur 11 avec une rechute exprimant le CD3 reste en rémission après une autogreffe alors que 9 sur les 10 traités par allogreffe sont en rémission persistante. Les auteurs concluent que les rechutes de lymphomes anaplasiques n’exprimant pas le CD3 peuvent être traitées par autogreffe, alors que ceux qui expriment ce marqueur bénéficieraient d’une allogreffe. Cette information reste bien sûr à confirmer par les futures études sur le sujet.
Rédacteur : Yves Réguerre
> Willi Woessmann, Martin Zimmermann, Meike Lenhard, Birgit Burkhardt, Claudia Rossig,Bernhard Kremens, Peter Lang, Andishe Attarbaschi, Georg Mann, Ilske Oschlies, Wolfram Klapper, and Alfred Reiter. Relapsed or Refractory Anaplastic Large-Cell Lymphoma in Children and Adolescents After Berlin-Frankfurt-Muenster (BFM)–Type First-Line Therapy: A BFM-Group Study. J Clin Oncol. 2011 Jun 27.
La réponse à la chimiothérapie initiale montre 18% de progression sous traitement (sur 54 patients pour lesquels cette information est disponible. Pour les 36 patients traités initialement par une cure de CC suivi par un schéma de type BFM (AA, BB, CC), 6 ont progressé après les premières lignes de chimiothérapie et sont décédés de leur maladie. Avec un suivi médian de 8,4 ans la probabilité de survie globale est de 57% ± 6%. Les auteurs analysent ensuite les résultats en fonction du traitement réellement reçu par les patients et de la réalisation de l’autogreffe ou d’une allogreffe. Parmi les 19 patients traités sans autogreffe, 18 sont décédés (dont 3 traités en soins palliatifs et 10 progressions sous traitement). Seize patients ont été traités par allogreffe (7 progressions en cours de traitement de première ligne, 3 transplantations avec une maladie active et 10 histologies inhabituelles) et 5 sont décédés (2 après rechute et 3 de toxicité). Trente-neuf patients ont reçu une autogreffe parmi lesquels 2 sont décédés de toxicité, et 16 ont à nouveau rechuté (dont 9 ont pu être traités efficacement par une allogreffe). L’EFS et l’OS des patients traités par autogreffe sont respectivement de 59% et 77%.
Les facteurs pronostics de ces rechutes, identifiés dans cette série, sont le moment de la rechute (plus mauvais pronostic des patients réfractaires et des rechutes avant 1 an d’arrêt de traitement), l’envahissement médullaire ou neuroméningé à la rechute ainsi que la positivité du CD3. Cette dernière information est cependant à manipuler avec précaution en raison du petit nombre de patients et des progrès de la biologie au cours de ces années qui rendent ce groupe de malades assez hétérogène. Cependant, dans cette cohorte seulement 1 patient sur 11 avec une rechute exprimant le CD3 reste en rémission après une autogreffe alors que 9 sur les 10 traités par allogreffe sont en rémission persistante. Les auteurs concluent que les rechutes de lymphomes anaplasiques n’exprimant pas le CD3 peuvent être traitées par autogreffe, alors que ceux qui expriment ce marqueur bénéficieraient d’une allogreffe. Cette information reste bien sûr à confirmer par les futures études sur le sujet.
Rédacteur : Yves Réguerre
> Willi Woessmann, Martin Zimmermann, Meike Lenhard, Birgit Burkhardt, Claudia Rossig,Bernhard Kremens, Peter Lang, Andishe Attarbaschi, Georg Mann, Ilske Oschlies, Wolfram Klapper, and Alfred Reiter. Relapsed or Refractory Anaplastic Large-Cell Lymphoma in Children and Adolescents After Berlin-Frankfurt-Muenster (BFM)–Type First-Line Therapy: A BFM-Group Study. J Clin Oncol. 2011 Jun 27.